Séminaire: Le doctorat et les compétences génériques

Contexte:

Le programme transversal de la CUSO propose des formations destinées aux doctorant-e-s de Suisse romande (plus de 70 ateliers par an, pour environ 800 participants). Organisées en français et en anglais, ces activités soutiennent le développement des compétences dites «génériques» des doctorant-e-s. Les ateliers proposés par le programme sont organisés en six modules: organisation, gestion et planification d’un projet de recherche et du travail du chercheur; communication scientifique orale et écrite; outils informatiques pour la gestion et l’analyse des données scientifiques; rédaction et prise de parole en anglais scientifique; lien entre recherche et société; préparation à la carrière après le doctorat. 

Basés sur l’expérience vécue lors du parcours doctoral, les outils et le savoir développés et/ou renforcés par la participation à ces activités seront utiles pendant le doctorat pour une meilleure conduite du travail de recherche, mais aussi après la thèse, pour une carrière dans le milieu académique ou sur d’autres chemins professionnels. Les ateliers du programme transversal sont proposés aux doctorant-e-s tout au long de leur parcours. Ils les encouragent à analyser leur activité, à prendre conscience des compétences acquises et à en tirer les leçons pour progresser.

Cette première journée de discussion est destinée aux intervenant-e-s mandaté-e-s par la CUSO pour la conception et l’animation des ateliers du programme transversal. Issus de différentes variées, les intervenant-e-s exercent différentes professions, dans l’académique et le secteur privé. En dehors de quelques collaborations, ils et elles n’ont cependant pas eu jusqu’ici l’opportunité de se rencontrer et de chercher ensemble à comprendre comment leurs diverses offres peuvent s’articuler et se répondre.

Objectifs:

Le séminaire est conçu tout d’abord pour donner l’occasion à chaque intervenant-e de rencontrer ses pairs et de prendre connaissance de leur travail, afin de mieux comprendre les correspondances entre leurs différentes activités, et ainsi tisser des liens entre formations et entre expertises. Fort-e-s d’une meilleure compréhension de l’ensemble de l’offre du programme transversal, les intervenant-e-s pourront mieux conseiller les doctorant-e-s participant à leurs formations et les orienter vers des ateliers correspondant à leurs besoins supplémentaires. Cela permettra de mieux promouvoir certains ateliers moins fréquentés, et ainsi éviter qu’un manque d’inscriptions ne contraigne à des annulations de sessions.

Malgré les efforts consentis dans la promotion de l’offre du programme transversal, les commentaires reçus dans les évaluations montrent bien que certains doctorants ne sont pas conscients qu’une formation pour laquelle ils expriment de l’intérêt soit déjà disponible. Dans le contexte d’une forte croissance du programme transversal, des conseils d’orientation vers d’autres ateliers directement donnés par les intervenants ne peuvent qu’aider à la bonne organisation de l’offre et aux bons choix faits par les doctorant-e-s.

Plus globalement, la journée propose une discussion sur le thème des compétences génériques dans le domaine du doctorat. De plus en plus d’institutions universitaires (facultés, instituts de recherche, entre autres) mettent en place leurs propres offres de formation en compétences génériques pour leurs doctorants et jeunes docteurs (post-doctorants). À l’heure actuelle, plusieurs référentiels et définitions sont proposés autour du concept de «compétence générique», de la part des spécialistes scientifiques ou des employeurs. Qu’entend-on par ce terme, est-il possible de cerner définitivement le concept? En étudiant les diverses conceptions des compétences génériques, existe-t-il des points communs? Si on prend en compte les diverses situations de travail et les objectifs variés des disciplines scientifiques, est-ce plutôt à travers des situations de travail dans lesquelles le doctorant se trouve que l’on peut identifier des compétences développées lors du doctorat? Finalement, est-ce la situation dans laquelle le doctorant se trouve qui est transférable, plutôt que la compétence apprise?

Dans les évaluations des activités du programme transversal, les participant-e-s indiquent souvent de ne pas avoir perçu de lien entre la formation et leur travail de recherche, malgré leur excellente appréciation de l’activité.  Le séminaire apportera un regard sur ce lien, dans le but de mieux faire voir aux participant-e-s quels effets une formation en compétences génériques peut avoir sur la recherche scientifique.

Les ateliers proposés par le programme transversal visent à faire comprendre aux doctorant-e-s qu’ils et elles doivent développer certaines compétences en s’appuyant sur leur propre expérience (le travail de thèse, l’enseignement, et ainsi de suite), une approche réflexive. L’offre du programme transversal est là dans un premier temps pour leur fournir des inputs théoriques et les mettre sur la voie. C’est à elles et eux, cependant, d’identifier les compétences attendues pour leur projet professionnel, et ensuite de les développer pendant la thèse. Cet objectif souligne le lien entre l’atelier de compétences génériques et le travail individuel fait par le ou la doctorant-e: même si la thèse est au cœur de ses activités actuelles, elle n’est pas son seul horizon, et la ou le doctorant-e doit commencer à voir plus large dans la définition de son développement professionnel.

Intervenante:

La discussion sera animée par Paule Biaudet, Maître de conférences à l’université Pierre-et-Marie-Curie à Paris. Elle a contribué à créer puis dirigé pendant 10 ans le département Formation et Carrières de l’Institut de Formation Doctorale de l’UPMC. Dans ce cadre, elle a développé l’offre de formations complémentaires à destination des doctorant-e-s, et des formations spécifiques pour les encadrants. 

Aujourd’hui,  elle partage son activité entre l’IFD comme formatrice et consultante interne et le Centre de Recherche sur la Formation (CRF) du Conservatoire National des Arts et Métiers qu’elle a rejoint récemment comme chercheuse associée.