Titre

La trace mnésique : Perspectives épistémologiques entre neurosciences et psychanalyse

Auteur Carolina ESCOBAR PARRA
Directeur /trice François Ansermet et Pierre Magistretti
Co-directeur(s) /trice(s)
Résumé de la thèse

Ce travail doctoral explore la question fondamentale de savoir comment le langage, plus spécifiquement la quête de sens chez l’humain, subvertit la manière dont la trace s’inscrit dans le cerveau. Dans cet objectif, l’angle choisi est celui d’une épistémologie de la trace entre neurosciences et psychanalyse. À partir de la question de l’inscription du sens dans la trace, le fil conducteur de ce manuscrit est la mise en perspective de la prémisse du sujet comme étant un produit de son cerveau.

Le travail présenté dans ce manuscrit a donné lieu à trois articles. Le premier article est un historique de la trace mettant en relief ses dimensions syntaxiques, diachroniques et sémantiques. Il a fourni des éléments qui permettent d’argumenter en faveur de la mise en relation de l’activation hippocampique avec la quête de sens. Cette lecture alternative de l’inscription de la trace pourrait ouvrir des voies de recherche sur la trace synaptique, non pas en tant qu’inscription du sens, mais en tant qu’activation cérébrale quand l’inscription est impossible. Le deuxième article se base sur un texte fondateur et des textes plus récents de la psychanalyse afin de proposer un modèle théorique permettant d’articuler, en les différenciant, trois dimensions de l’être humain relevant de l’organique, de la fonction et du fonctionnement. Ce modèle met en valeur l’importance de considérer, d’une part, le paradoxe dans la description de l’humain. Et d’autre part, l’effet rétroactif du fonctionnement sur l’humain. La trace mnésique se confirme comme élément central dans l’articulation de la matière organique, la fonction et le fonctionnement. Le troisième article met à l’épreuve la distinction Organique- Fonction-Fonctionnement dans une démarche de différenciation de la trace psychique et de la trace synaptique. Cette distinction souligne le rôle fondamental des processus de réassociation des traces et de la non-correspondance entre signifiant et signifié dans la relation soma/psyché. Nous concluons à un effet opérant rétroactif du langage sur l’humain, avec la trace mnésique comme élément central de cette interconnexion paradoxale.

Dans l’ensemble, cette recherche vise à étudier de manière approfondie et novatrice la pertinence de la question de savoir si la trace synaptique, telle qu’elle est définie par les neurosciences, peut incorporer la trace psychique, telle qu’elle est conceptualisée dans la psychanalyse lacanienne.

Nous confirmons avec cette étude que le concept de trace, pour autant que les traces synaptique et psychique soient différenciées, est clef dans la compréhension du tissage entre le soma et la psyché, la distinction soma/psyché n’étant pertinente qu’à des fins didactiques. En conclusion générale, nous soulignons l’importance du concept de paradoxe lorsqu’il s’agit de la description détaillée de l’humain. En conclusion spécifique, chez l’humain, la réinscription successive de la trace étant déterminée par la disjonction entre signifiant et signifié, la trace psychique, en même temps qu’elle suractive des ensembles synaptiques, ne peut pas être inscrite dans le réseau synaptique. La trace synaptique peut donc être comprise comme une réponse paradoxale au Réel.

Statut terminé
Délai administratif de soutenance de thèse
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