Comprendre et expliciter la valeur de ma recherche pour la société

1 décembre 2014 (demi-journée)

Dr Olivier Glassey; Professeur Jean-Philippe Leresche

De manière de plus en plus systématique les membres de la communauté scientifique sont appelés à intégrer dans leurs demandes de financements et leurs dépôts de projets un volet explicitant la portée pour la société des recherches qu’ils souhaitent entreprendre.  Cette situation traduit une évolution de la manière de conceptualiser le rapport entre science et société que la présente demi-journée propose d’explorer tant au niveau des implications pour la réflexion sur la science qu’au niveau plus pragmatique de la manière d’envisager cette question dans le parcours et les démarches de chaque doctorant.

L'évaluation des résultats de la recherche et de la productivité scientifiques constitue à l'évidence un domaine en fort développement dans un contexte contemporain marqué par l'importance attribuée à l'économie de la connaissance (Foray, 2000). Dans ce contexte, depuis quelques années, on observe le renforcement d’une demande pour des instruments d'évaluation « à spectre plus large » qui prennent notamment en compte  l' « impact » sociétal de la production scientifique (Godin, Doré, 2003). Cependant la mesure des outputs scientifiques traditionnels (publications, etc.) n’épuise pas la question des impacts plus larges (outcomes) de la recherche scientifique. Cette évolution s’inscrit dans un processus plus large qui est celui de l’intégration grandissante dans la réflexion sur l’évaluation de la science des modalités d’appropriation et d’actualisation des connaissances dans le contexte des pratiques quotidiennes des acteurs sociaux. Cette attention nouvelle portée à des dimensions liées à l’usage des sciences n’est pas neutre mais participe à une inversion de perspective. Ce n’est plus la façon dont la science pense contribuer à la société qui prédomine mais bien la manière dont les acteurs sociaux sont capables de mobiliser des éléments issus de la recherche scientifique qui devient le point de départ de la réflexion sur les indicateurs de la mesure de la science.

Une telle approche en termes d’usages de la science soulève un certain nombre de questions. L’accent mis sur la société n’est-elle pas de nature à privilégier une vision essentiellement instrumentale de la science qui ne serait perçue qu’au travers de ses productions directement utilisables et utilisées par les acteurs sociaux ? De quelle manière exprimer dans une requête la dimension de sa valeur d’usage pour la société en tenant compte des  formes de circulation et de mutualisation des savoirs qu’implique la nouvelle génération d’outils participatifs ? 

A la fin de ce séminaire, les participants :

• Savent identifier les types de circulation des savoirs, les catégories de publics ainsi que les formes de valorisation qui se situent en dehors des logiques académiques traditionnelles
• Conceptualisent et présentent les enjeux liés à valeur d’usage de leurs projets
• Développent leur capacité à exprimer les apports de leur recherche pour la société

Méthodes pédagogiques et organisation :

La première partie du séminaire dresse une cartographie des multiples dimensions relatives à la question de valeur d’usage de la science.

La seconde partie propose un exercice de groupe où chacun est invité à intégrer ces dimensions dans le regard qu’il ou elle porte sur sa propre production scientifique.

Lausanne

Date : le lundi 1 décembre 2014

Horaire : de 14h à 18h

Intervenants : Olivier Glassey est maître d’enseignement et de recherche à l’Institut des sciences sociales et chercheur à l’Observatoire Science, Politique et Société de l’Université de Lausanne.

Jean-Philippe Leresche est professeur à l’Institut d’études politiques et internationales et chercheur à l’Observatoire Science, Politique et Société de l’Université de Lausanne.

Les frais de voyage en train sont remboursés sur la base du tarif en 2ème classe 1/2 entre l'Université d'attache et le lieu du cours.

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